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Les violences faites aux personnes prostituées

Intervention dans le cadre d'une interpellation de Mme Clémentine Barzin (MR) à Mme Barbara Trachte, Ministre-Présidente du Collège de la Commission communautaire, concernant « les violences faites aux travailleuses et travailleurs du sexe ».


Le nombre de personnes prostituées en Belgique est estimé à 23.000. L'existence de réseaux de prostitution est une réalité connue de tous et des chiffres existent. Un rapport de la police présenté en 2012 par Joëlle Milquet, alors ministre de l'Intérieur, établissait que 80 % des personnes prostituées seraient victimes d'exploitation et que 10 % de ces victimes se trouveraient même dans une situation d'exploitation physique aggravée.


À cela s'ajoute une exploitation économique. Selon l'asbl Isala, chaque personne prostituée dans la rue d'Aerschot paierait environ 7.500 euros par mois sa présence en vitrine. Le propriétaire d'une vitrine toucherait donc plus de 300.000 euros par an.


Lorsqu'il est question de prostitution, deux visions s'opposent : d'un côté, celle de la réglementation qui vise à donner un vrai statut aux personnes qui se prostituent volontairement et, de l'autre, celle de l'abolition selon laquelle cette pratique serait une atteinte intrinsèque à la dignité humaine et une chosification de la femme. Au-delà de ces conceptions, je pense que toute personne s'inquiétant du sort des femmes est au moins d'accord qu'il faut en finir avec l'exploitation sexuelle issue de la traite des êtres humains et avec les autres violences dont sont victimes les personnes prostituées.


Contrairement à l'accord de Gouvernement de la Commission communautaire française de la législature précédente, l'accord 2019-2024 ne mentionne pas la question de la prostitution. Le rapport 2015 de l'Observatoire bruxellois pour la prévention et la sécurité (OBPS) présentait une vaste analyse de la prostitution en Belgique. Selon ce rapport, « le bien-être et la sécurité des personnes prostituées sont une raison suffisante au développement d'une politique en la matière. L'idée selon laquelle l'accompagnement des personnes prostituées entretiendrait la prostitution nous semble peu justifiée et peu responsable, étant donné que ces personnes forment un public cible de la santé communautaire, potentiellement précaire ou en difficulté ».


L'action du Gouvernement de la Commission communautaire française est donc nécessaire. La toute grande majorité des femmes concernées, soit 90 %, sont étrangères. Elles se trouvent dans une situation de grande fragilité. Elles sont la proie des réseaux qui les exploitent et victimes de violences sexuelles, physiques et structurelles.


L'asbl PAG-ASA organise un accueil des victimes de la traite et du trafic des êtres humains. En parallèle, plusieurs associations reçoivent des subsides pour leur travail d'accompagnement des personnes prostituées. C'est une bonne chose, mais ce n'est certainement pas suffisant. J'aimerais donc connaître un peu mieux le travail du Gouvernement et les éventuels projets dans ce domaine Cliquez ici pour lire le compte-rendu complet avec la réponse de la Ministre-Présidente (p 11).

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