Question orale adressée le 25 octobre 2023 au Ministre en charge du Bien-être animal, concernant la politique coordonnée de gestion des populations de pigeons. Pour lire l'intégralité des échanges, cliquez sur ce lien.
Chaque année, le gouvernement lance l’appel à projets « Commune amie des animaux » pour les dix-neuf communes de la Région. Je soutiens cette politique, qui encourage les pouvoirs locaux à mener des actions de bien-être animal sur la base de quatorze critères. Mais parmi ceux-ci, il y a une matière en particulier qui est aussi inscrite dans la déclaration de politique générale du gouvernement. Il s’agit de la gestion des pigeons.
En effet, l’accord de majorité prévoit que le gouvernement déploiera « une politique globale sur le territoire régional quant à la question de la gestion de la population de pigeons ». C'est une bonne chose d’inciter les communes à développer des mesures éthiques à leur égard. Mais pour autant, je ne pense pas que cela équivaut ou se substitue à une politique de gestion coordonnée à l’échelle de la Région. Quelques mois avant les élections, on peut se demander si le gouvernement respectera son engagement.
Heureusement, certaines communes n’ont pas attendu qu’une réglementation, qu’un plan ou même qu’une communication ne soit établie par la Région pour développer, sur leur territoire, une politique de gestion respectueuse des pigeons. On peut citer les cas d’Ixelles et de la Ville de Bruxelles, qui distribuent déjà du grain contraceptif de manière encadrée, afin de limiter la reproduction de ces oiseaux sans leur occasionner de souffrances et au bénéfice de leur propre bien-être.
L’expérience déjà acquise dans ces deux communes, mais aussi ailleurs dans le pays, semble d’ailleurs prouver l’efficacité de la méthode de gestion, mais aussi son innocuité à l’égard de certaines craintes qui avaient été précédemment formulées, notamment par rapport à son impact sur d’autres espèces. Comme vous l’avez souvent dit vous-même, les oiseaux ne connaissent évidemment pas les frontières. Même s’il s’agit d’un animal sédentaire, une colonie de pigeons peut s’établir sur les limites de différentes communes et notre contexte urbain régional est une raison supplémentaire de développer une vraie politique d’ensemble.
En 2022, notre Parlement a adopté à une quasi-unanimité l’interdiction des captures et mises à mort des pigeons. Si ce vote témoigne de la lente évolution des mentalités à l’égard de ces animaux encore mal aimés, l’interdiction des captures ne veut pas dire que leur situation est acceptable, loin s’en faut. Il suffit de les observer quelques minutes dans le centre-ville pour constater leur état de santé exécrable. Si la gestion des pigeons est souvent prise sous l’angle de la propreté publique, c’est donc aussi et surtout un enjeu de bienêtre animal.
À l'image du travail réalisé pour les chats errants, je pense qu'il faut continuer à développer une politique cohérente et éthique de gestion des pigeons, dans l'intérêt des animaux en premier lieu. Cela passe par la contraception, pour réguler les populations, mais aussi par le nourrissage complémentaire, de façon encadrée, pour éviter les maladies et la famine. Ce nourrissage se justifie par le fait que les pigeons sont des animaux domestiques - de l'espèce du pigeon biset -, et que leur alimentation est granivore.
Une telle politique a, bien sûr, un certain coût. Pour l'exercice budgétaire actuel, le gouvernement a rehaussé l'aide ad hoc accordée aux communes. Si je salue cette augmentation budgétaire, je pense qu'il faut aussi reconnaître qu'à eux seuls, ces montants ne permettent pas de mener toutes les actions qui s'imposent. Or, selon les informations qui me parviennent, plusieurs communes seraient favorables au développement, par la Région, d'une politique clairement établie relative à la gestion des pigeons et accompagnée d'un soutien financier suffisant pour permettre aux pouvoirs locaux de la mener.
Le gouvernement entend-il toujours développer une politique sur le territoire régional visant la gestion des populations de pigeons, comme il s'est engagé à le f aire dans l'accord de majorité ? Si non, pourquoi ?
Combien de communes ont répondu à l'appel à projets en intégrant le critère relatif à la gestion des pigeons parmi les neuf critères nécessaires à l'obtention du label ? Dans la formulation de ce critère, vous suggérez aux communes la distribution de grains contraceptifs et l'information auprès des citoyens, mais aussi l'interdiction du nourrissage. Ne pensez-vous pas qu'il soit pertinent de tout de même autoriser un nourrissage encadré, comme cela se fait dans la commune d'Ixelles ?
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