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Pigeons lâchés et perdus : un réel problème de détresse animale

Question orale adressée le 13 décembre 2023 au Ministre bruxellois du Bien-être animal concernant la problématique des pigeons domestiques perdus. Pour lire l'intégralité des échanges, cliquez sur ce lien.



Il est toujours bon de rappeler que les pigeons urbains, issus des pigeons bisets, constituent - au même titre que les chats - des animaux domestiques. Puisqu'ils sont les descendants d'animaux de compagnie retournés à l'état sauvage, ils sont en effet des animaux domestiques de compagnie au sens de l'article 3, 38° de l'ordonnance du 1er mars 2012 relative à la conservation de la nature.


Certains pigeons pouvant être observés en ville ont même un responsable et sont pourvus d'une bague d'identification. Je pense en particulier aux oiseaux des colombophiles, mais aussi aux pigeons blancs, communément désignés par le terme « colombe ». Ces individus sont généralement nés et élevés en captivité, sous la charge et la responsabilité d'une personne.


Il faut savoir que les concours colombophiles imposent à ces oiseaux des efforts extrêmes et requièrent des capacités exceptionnelles. Tous ne sont pas en mesure d'accomplir l'exploit que l'on attend d'eux, et certains se perdent. Ajoutez à l'effort exigé de mauvaises conditions météorologiques, et la situation peut devenir véritablement dramatique. Ce fut d'ailleurs le cas l'année dernière, quand plus de 20.000 pigeons ont disparu lors d'une course entre Narbonne et Bruxelles.


Par ailleurs, dans le contexte de la colombophilie, les animaux paient le prix fort de l'exploitation que nous en faisons, puisque la colombophilie alimente la détresse des pigeons des villes. Cette pratique a de quoi interpeller sur le plan du bien-être animal.


Un autre exemple en la matière est le lâcher de colombes lors de célébrations comme des mariages. Là aussi, il serait faux de prétendre que tous les oiseaux lâchés retournent à leur pigeonnier : bon nombre de ces oiseaux finissent par mourir, perdus dans la ville, à l'abri des regards, comme en témoignent les publications sur les réseaux sociaux des citoyens qui ont l'habitude de secourir les pigeons dans le besoin. Selon un colombophile interrogé dans la presse, pas moins de 10 % des oiseaux lâchés ne rentreraient jamais au pigeonnier.


En réponse à une question parlementaire en janvier 2021, vous aviez déclaré qu'il convenait de distinguer, d'une part, les colombes qui sont des animaux domestiques incapables de retrouver leur chemin et, d'autre part, les pigeons blancs voyageurs. Le lâcher des premiers serait interdit dans le cadre du règlement de police, parce qu'il s'agit purement et simplement de l'abandon d'un animal domestique de compagnie sur la voie publique. Toutefois, selon vous, le cas des pigeons blancs voyageurs ne poserait pas de problème puisque ces oiseaux sont censés retrouver leur chemin.


Comme je l'ai expliqué, la situation n'est, à mon sens, pas aussi manichéenne. C'est d'ailleurs la raison pour laquelle plusieurs villes et communes belges ont interdit tout lâcher d'oiseaux lors de mariages, notamment à Chapelle-lez-Herlaimont, où l'échevine du bien-être animal a expliqué dans la presse que les colombes lâchées finissaient par errer dans les rues et étaient vouées à mourir parce qu'elles n'étaient pas habituées à la vie en ville.


Monsieur le Ministre, pouvez-vous présenter un état des lieux de la pratique colombophile en Région bruxelloise ? Combien de colombophiles y sont-ils actifs et combien de pigeons sont-ils concernés ?


Avez-vous également connaissance du nombre de sociétés mettant à disposition des colombes en vue de mariages et autres événements ?


Disposez-vous de statistiques sur le nombre de pigeons et de colombes bagués et recueillis par la Ligue royale belge pour la protection des oiseaux ?


Nous savons qu’outre la colombophilie, les lâchers de colombes contribuent à la surpopulation des pigeons en ville. Votre cabinet et/ou Bruxelles Environnement ont-ils réalisé une évaluation de l’impact précis de cette pratique sur les colonies de pigeons à Bruxelles ? Avez-vous envisagé des mesures légales dans le futur code du bien-être animal afin d’empêcher les lâchers d’oiseaux, tant dans le cadre de la colombophilie que d’événements festifs ?


L’année dernière, la ministre wallonne Céline Tellier a évoqué la réalisation d’une étude par l’Université de Liège sur le bien-être des pigeons lors de compétitions. Elle a ajouté que ses collègues régionaux avaient manifesté un intérêt pour cette étude. Savezvous si ses résultats sont déjà connus ?

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