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Souffrance des poissons : pour l'interdiction, a minima, des pratiques de pêche les plus cruelles

Question orale adressée le 12 avril 2023 au Ministre bruxellois de l'Environnement concernant la rédaction d’un arrêté actualisant le cadre règlementaire lié à la pratique de la pêche. Pour consulter l'intégralité des échanges, cliquez sur ce lien.

Au début de l’année 2021, j'adressais une question orale sur la pratique de la pêche en Région bruxelloise. C’était l’occasion de rappeler que les poissons sont les grands oubliés du bien-être animal. Il s’agit pourtant d’êtres sentients et, à ce titre, leur capacité à notamment éprouver de la souffrance est comparable à celle des animaux terrestres. Ce sont les conclusions des plus récentes revues de la littérature scientifique, qui font désormais consensus.


En dépit de cette réalité, nous faisons subir d’intenses douleurs à un nombre incalculable de poissons, tant lors de la pêche industrielle que de loisir. La première est évidemment la plus dommageable, compte tenu de l’agonie qu’elle provoque chez les milliards d’animaux capturés par les chalutiers. Ce problème dépasse, certes, le cadre des compétences de la Région bruxelloise, sinon à l’égard d’une politique visant la nécessaire réduction de la consommation de produits d’origine animale. Mais cela ne nous affranchit pas du devoir d’examiner les douleurs infligées à Bruxelles par la pêche de loisir.


En l'occurrence, cette pêche consiste toujours à transpercer la bouche des poissons à l’aide de hameçons, souvent munis d’ardillons, lesquels déchirent encore davantage la bouche de l’animal. On continue de les laisser agoniser d’une lente asphyxie en dehors de l’eau, en pleine conscience. Et on continue de pratiquer la pêche au vif, qui consiste en la remise à l’eau d’un individu de petite taille, accroché à un hameçon, pour qu’il serve d'appât vivant.


Une autre pratique en vogue est le « street fishing », lors de laquelle le poisson attrapé sert souvent de trophée le temps d’un selfie, avant d’être généralement remis à l’eau – c’est ce qu’on appelle alors le « no kill ». Si beaucoup considèrent cette pratique comme plus respectueuse, elle reste terriblement brutale pour les poissons ainsi blessés, dont les chances de survie sont loin d’être certaines.


Si, dans l’inconscient populaire, la pêche jouit sans doute d’une image plus bucolique que la chasse, je pense qu’il faut garder en tête que la canne n’est pas moins une arme que le fusil.


Dans votre réponse en 2021, vous nous avez informés que le nombre de pêcheurs dans notre Région reste stable. Nous avons également pu apprendre que les populations de poissons sont gérées par Bruxelles Environnement, qui est aussi chargé de contrôler l’état écologique des eaux de surface. Ces deux missions ne sont donc pas assurées par les pêcheurs bruxellois.


Un élément sur lequel je souhaite revenir et qui fait l’objet de cette question est l’annonce, sur le site de Bruxelles Environnement, de la rédaction d’un arrêté actualisant la réglementation relative à la pêche. Cette information est donc inscrite sur le site depuis 2021, et vous avez annoncé la finalisation de l’arrêté pour 2022 en indiquant que l’actualisation de l’arrêté pêche visait notamment à clarifier les droits et devoirs des pêcheurs, ainsi que les « bonnes pratiques ».


Mes questions sont les suivantes :

  1. Pouvez-vous présenter un état des lieux de l’avancement de la rédaction de ce nouvel arrêté ?

  2. L’interdiction de la pêche est-elle envisagée ? Si non, pouvez-vous nous indiquer si la possibilité d’interdire les pratiques les plus cruelles, telles que les hameçons avec ardillons ou encore la pêche au vif, est à l’étude ?

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