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Trop d'arbres à haute tige sont abattus, notamment à cause d'une carence en matière d'inventaire et de protection

Question orale adressée le 7 janvier 2024 au Ministre bruxellois de l'Environnement concernant l'abattage d'arbres de haute tige en Région bruxelloise. Pour lire l'intégralité des échanges, cliquez sur ce lien.



Les arbres de haute tige jouent un rôle primordial, y compris dans une ville-région comme la nôtre. Ils présentent une importance cruciale dans la préservation de la biodiversité et permettent de lutter efficacement contre l’effet d'îlot de chaleur, que l’on connaît particulièrement bien à Bruxelles. Ils constituent donc un moyen de défense dans la résilience face aux changements climatiques. De manière générale, ils favorisent un cadre de vie agréable pour les Bruxelloises et Bruxellois. On considère également que les arbres de grande ampleur contribuent à réduire le volume et le débit des eaux de ruissellement ; ils ont ainsi pleinement leur place dans une politique efficace de gestion des eaux.


Tous ces bienfaits sont accentués lorsqu’il s’agit d’arbres âgés. En effet, selon l’association Natagora, « un arbre âgé recèle de nombreuses cavités utilisées par une faune variée. Un alignement d’arbres ou une haie libre constituent des corridors de déplacement pour de nombreuses espèces qui se protègent ainsi des prédateurs (notamment les passereaux) ou, au contraire, s’en servent de couloirs de chasse (notamment les chauves-souris). Ils engendrent des effets de lisière où se développe une flore variée. Ils constituent aussi des supports de nidification pour l’avifaune ou certains petits mammifères et jouent un rôle essentiel de puits de carbone ».


On comprend donc pourquoi la plantation d’un jeune arbre pour contrebalancer l’abattage d’un spécimen vieux de plusieurs décennies ne constitue pas une réelle compensation. En conséquence, il y a une nécessité de préserver au maximum les arbres de haute tige implantés sur le territoire régional. Ce besoin s’impose aussi en raison des différents engagements de la Région en matière de préservation de la biodiversité et de résilience urbaine.


Pourtant, selon le groupe citoyen Help4Trees, plus de 62.000 arbres de haute tige ont été abattus à Bruxelles depuis 2010, dont 24.000 ces cinq dernières années. Toujours d’après ce collectif, seuls 3.254 arbres auraient été replantés sur la même période, et près de 2.700 arbres devraient encore être abattus prochainement. Ces décomptes ont été effectués sur la base des données disponibles sur le site openpermits.brussels. Je dois cependant ajouter qu'il semblerait que ce groupe citoyen se soit basé sur les demandes de permis déposées et non sur le nombre de permis ayant été effectivement délivrés. Bien sûr, il n'a pas non plus comptabilisé les arbres de haute tige ayant été abattus de manière illégale sans demande de permis.


Les compétences politiques qui touchent à cette problématique sont partagées entre différents niveaux de pouvoir et administrations : les dix-neuf communes de la Région bruxelloise, urban.brussels, Bruxelles Environnement et Bruxelles Mobilité. Selon mes informations, il n’existe pas de mise en commun de leurs données, pas de cadastre des arbres présents à Bruxelles, et donc pas de cohérence ou de vue d’ensemble sur la préservation des arbres de haute tige dans la Région.


Sur la base de ces constats, le collectif Help4Trees a lancé une pétition, notamment soutenue par InterEnvironnement Bruxelles et une série d’associations de quartier. Les signataires réclament « la mise en place d’urgence d’une politique 'Arbres' au niveau régional » ainsi que « l’édiction d’un cadre législatif contraignant en matière de protection de l’environnement et de la biodiversité ».


Avez-vous pris connaissance de cette pétition et des demandes qu’elle contient ? Avez-vous déjà rencontré les représentants du collectif Help4Trees ? Quelle réponse avez-vous déjà éventuellement fournie ?


Ma question était à l'origine également adressée à Mme Persoons, raison pour laquelle j'aborde aussi des points relatifs à urban.brussels. Cette administration a-t-elle évalué et peut-elle confirmer si les chiffres avancés correspondent au nombre d’arbres de haute tige qui ont été abattus et ceux qui ont été plantés au cours de ces dernières années ?


Urban.brussels dispose d’un inventaire des arbres remarquables. Compte tenu de l’intérêt plus général que présentent les arbres de haute tige en matière de résilience urbaine, avez-vous étudié la possibilité d’élargir le champ et les critères de l’établissement de ce patrimoine naturel ?


Nous avons de plus en plus conscience des effets négatifs du dérèglement climatique dans l’environnement urbain. Dans quelle mesure urban.brussels tient-elle compte du rôle des arbres de haute tige face à ces effets lors de la délivrance des permis d’urbanisme permettant des travaux sur de tels arbres ?

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