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Trottinettes électriques jetées dans le canal de Bruxelles : un danger écologique à enrayer

Question orale adressée le 21 décembre 2022 au Ministre bruxellois de l'Environnement concernant l'impact environnemental des véhicules électriques de micromobilité. Pour lire l'intégralité des échanges, cliquez sur ce lien.

© Bruzz

Selon le dernier recensement, notre Région compterait actuellement 23.500 trottinettes électriques partagées en libre-service réparties entre huit opérateurs différents. Or, on le sait, ces véhicules électriques de micromobilité posent une série de problèmes. Ces derniers mois, notre Parlement s’est souvent penché, à juste titre, sur la question du difficile respect du Code de la route par les usagers de ces engins, du danger qu’ils représentent, de leur vitesse et de leur stationnement. Cependant, les incidences environnementales de ces machines, ainsi que des autres véhicules électriques de micromobilité dans leur ensemble, sont moins évoquées.


À l’heure d’écrire ces lignes, il serait question, dans le chef du gouvernement, de limiter réglementairement la taille de la flotte de trottinettes présentes à Bruxelles. Cette mesure atténuerait certainement une série de problèmes, mais laisserait une série de questions ouvertes.


C’est notamment le cas du caractère non durable de ces véhicules de micromobilité. Début 2020, des chercheurs de l’ULB publiaient déjà une étude comparative sur la durabilité des trottinettes partagées par rapport à d’autres modes de déplacement. Leur conclusion était que, sur l'ensemble du cycle de vie des véhicules, ces trottinettes polluent davantage que les modes de transport qu’elles sont censées remplacer.


Une cause centrale de ce problème est le fait que ces trottinettes en libre-service ont une durée de vie moyenne extrêmement courte. Selon l’étude de l’ULB, celle-ci ne dépassait pas sept mois et demi en 2020.


Un an plus tard, un article du journal Le Soir se penchait également sur la mort précoce de ces véhicules, notamment en interrogeant certains des opérateurs présents à Bruxelles. La parole du fondateur de la société Troty est édifiante à cet égard. Dans les lignes du Soir, il expliquait que, sur la flotte de 200 trottinettes Troty déployées à Bruxelles, il n'en était resté que vingt au bout d’un an d’activité. Toutes les autres avaient subi les affres du vandalisme, à une échelle que l’opérateur n’avait pas prévue.


Concrètement, beaucoup étaient simplement sinistrées en rue, tandis que d’autres terminaient leur vie dans le canal, ce qui suscite encore un autre degré de préoccupation en matière de pollution des eaux et donc, entre autres, de danger pour la faune aquatique.


L’année dernière, à l'occasion de l’opération de repêchage de nombreuses trottinettes jetées dans le canal, le Port de Bruxelles avait pointé le péril écologique que constitue la présence de batteries et d’autres composants au fond de l’eau.


Si le reportage du journal Le Soir finissait par aborder les initiatives de réparation ou de recyclage des trottinettes endommagées ainsi que la solidité visiblement accrue des modèles plus récents, ce qui permettrait, selon les opérateurs, de consolider les flottes par rapport à la situation d’il y a quelques années, la question de l’implication des pouvoirs publics n'en reste pas moins entière.


Monsieur le Ministre, depuis la publication de l’étude de l’ULB en 2020, votre cabinet ou votre administration ont-ils été en contact avec les opérateurs présents à Bruxelles afin d'aborder la question de la durabilité de ces véhicules partagés de micromobilité ? Si oui, quel est le résultat de ce dialogue ? Votre administration réalise-t-elle elle-même une analyse de la durabilité et de la durée de vie de ces trottinettes en libre-service afin d’objectiver les informations apportées de façon éparse par les opérateurs ?


En 2020, en réponse à une question de M. Jonathan de Patoul, vous indiquiez que « dans le cadre de futures révisions de la réglementation, il sera possible de favoriser les méthodes qui permettront de réduire l’empreinte carbone de ce mode de déplacement ». Pourriez-vous faire le point sur l’état des réflexions à cet égard ?


Enfin, la problématique des trottinettes jetées dans le canal et les étangs me semble particulièrement préoccupante. Disposez-vous d’un aperçu de l’ampleur du phénomène ? Avez-vous analysé ses conséquences pour la pollution des eaux et les dangers qu'il représente pour les espèces aquatiques ?

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