Question orale adressée le 21 octobre 2020 au Ministre bruxellois du Bien-être animal. Pour lire l'intégralité des échanges cliquez sur ce lien (page 7).
Monsieur le Ministre, parmi vos communications dans le cadre de la Journée mondiale des animaux le 4 octobre dernier, il y avait l’annonce de l’attribution d’un subside de 60.000 euros à la VUB, afin que l’université développe et teste une méthode alternative à l’expérimentation animale.
En lisant l’article de presse à ce propos, on apprend que le projet vise plus précisément à développer une méthode de test in vitro pour un médicament contre la fibrose hépatique.
L’attribution de ce subside est évidemment une bonne chose. L’année dernière, l’expérimentation animale a causé la mort de 62.641 animaux en Région bruxelloise, selon les statistiques officielles. Ce nombre suit une tendance baissière, mais il faut rappeler que la Belgique est le cinquième plus gros utilisateur d’expériences sur animaux en Europe, et notre pays occupe tristement la quatrième place des États européens qui ont recours aux tests les plus douloureux sur des animaux.
En novembre 2019, un autre subside de 50.000 euros avait été attribué, toujours à la VUB, en vue de la réalisation d’un cadastre recensant les méthodes alternatives à l’expérimentation animale.
Ces subsides vont donc dans le bon sens. Mais ils sont bien entendu insuffisants si l’on veut amener un changement drastique pour les animaux en laboratoire. À ce propos, les intentions du Gouvernement ne sont pas très claires. En octobre 2019, vous indiquiez en réponse à une question orale de ma collègue Ingrid Parmentier que « l'objectif de zéro expérimentation n'est [donc] pas réaliste ». Et le 4 octobre 2020, la presse publiait une citation de votre part selon laquelle les méthodes alternatives sont cruciales pour, je cite : « maintenir l’objectif visant à supprimer toute expérimentation animale ».
Je pense que cette contradiction dans les annonces empêche de connaître les intentions du Gouvernement en la matière. S’il veut se montrer ambitieux et croire finalement en cet objectif, j’estime que le Gouvernement doit aller plus loin que l’attribution d’un subside à une université, et fixer par exemple une réduction claire dans la loi du nombre d’animaux utilisés chaque année. On sait que la règle des « trois R » (remplacement, réduction et raffinement), qui est censée être en application depuis des décennies, n’est pas une réponse adéquate aux souffrances des animaux.
Mes questions sont donc les suivantes :
Ce nouveau subside de 60.000 euros à la VUB entre-t-il toujours dans le cadre de l’appel à projet sur les méthodes alternatives, annoncé l’année dernière lors de la présentation du budget de la Région ? Si oui, d’autres institutions que la VUB ont-elles répondu à cet appel à projet ?
Le Gouvernement a-t-il prévu l’attribution d’autres subsides à l’avenir ?
Le Gouvernement peut-il clarifier son objectif en matière d’expérimentation animale ? A-t-il déjà pu travailler sur une politique à ce propos ?
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