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« Interpellant à plus d’un titre » : analyse du budget bruxellois 2024 consacré au Bien-être animal

Ce lundi 27 novembre, le Gouvernement bruxellois a présenté aux parlementaires son projet de budget pour 2024 consacré à la compétence du bien-être animal. Suite à sa présentation, j'ai interpellé le Ministre bruxellois du Bien-être animal sur une série de points. Je déplore notamment la baisse des subsides accordés aux refuges bruxellois.

Budget au global


Après quelques années de hausses graduelles, le budget annuel consacré à la compétence du Bien-être animal en Région de Bruxelles-Capital sera, en 2024, légèrement inférieur au montant de l’année précédente. De 2,5 millions d’euros en 2023, il s’élève à 2,4 millions pour l’année prochaine. Le Gouvernement bruxellois avait annoncé des restrictions budgétaires, et la matière du Bien-être animal n’y échappe donc pas.


Trois pôles principaux d’activités peuvent être distingué dans ce budget : 1) les rémunérations du personnel du département Bien-être animal de l’agence Bruxelles Environnement, 2) le paiement d’un bureau de consultance juridique, 3) les subventions aux communes, aux associations et aux entreprises privées, et 4) le soutien à la recherche de méthodes alternatives à l’expérimentation animale.


Bureau juridique


Si la rémunération des collaborateurs du département Bien-être animal de l’administration est un poste qui va de soi, je m'interroge en revanche sur les frais de fonctionnement qui continueront d’être payés à un bureau de consultance juridique, à hauteur de 444.000 euros.


On sait que le budget alloué à cette activité lors des années précédentes servait à rémunérer le bureau chargé de rédiger le futur Code du Bien-être animal. Mais ce projet de Code est censé être terminé puisque le Parlement doit recevoir le texte au début de l'année 2024. Donc à quoi serviront ces 444.000 € ? Pas clair.


Subsides aux communes


Comme l’année dernière, le Gouvernement bruxellois prévoit de soutenir la politique de bien-être animal des communes par un montant inchangé de 225.000 € (pour la gestion des chats errants, des pigeons, etc.). Cette activité est très importante. Je m'inquiète cependant du fait que le budget ne suive pas la hausse du coût des biens et services.


Je pense par exemple au grain contraceptif, que plusieurs communes bruxelloises ont commencé à distribuer pour réguler les populations de pigeons de manière respectueuse. Or, le prix des grains a nettement augmenté ces derniers temps. Je crains que si le budget ne s’adapte pas aux prix du marché, certaines politiques de bien-être animal menées par les communes risquent de tomber à l’eau.


Soutien aux associations


Le plus gros point noir de ce budget 2024 est néanmoins la question des subsides alloués aux associations et aux refuges. Et pour cause : le soutien accordé aux asbl est raboté de 17.000 €.


Une baisse qui survient alors que ce secteur associatif tire justement la sonnette d’alarme au sujet de la situation d’extrême tension dans laquelle il se trouve, notamment après la hausse de leurs factures. Les associations réalisent, à bout de bras, un travail crucial d’utilité publique, pour combler toutes les failles du politique.


Alternatives à l’expérimentation animale


Enfin, j'ai a également déploré la diminution importante du financement de la recherche de méthodes alternatives. De 360.000 € en 2023, cette politique ne s’élèvera plus qu’à 160.000 € en 2024 (- 200.000 € !). C’est loin d’être anodin, et ça ne va pas dans le sens de la volonté que le Ministre a toujours affichée de parvenir à remplacer les tests sur animaux par d’autres techniques.


En 2022, 51.545 animaux ont encore été soumis à des expériences dans les laboratoires de la Région bruxelloise, et 133.693 animaux supplémentaires y ont perdu la vie sans avoir été utilisés dans une procédure scientifique.


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