Question d’actualité de Mme Victoria Austraet adressée le 7 mai 2021 à la Ministre-Présidente du Collège de la COCOF, chargée de la Promotion de la Santé. Pour lire l'intégralité des échanges, cliquez sur ce lien.
Cette semaine, la presse flamande a relayé les adaptations qui ont été apportées au modèle de pyramide alimentaire proposé par le Vlaams Instituut Gezond Leven, soit l’Institut régional de promotion de la santé. Désormais – et c’est une première – cette pyramide alimentaire tient compte de l’impact environnemental des produits. Plusieurs critères entrent en jeu, notamment leur impact en termes d’émissions de gaz à effet de serre, de consommation d’eau, d’utilisation des terres ou de perte de la biodiversité.
Au final, l’Institut recommande par exemple de préférer l'eau du robinet à l’eau en bouteille, de consommer davantage de fruits et légumes, de préférence de saison, ainsi que de légumineuses, mais aussi, et surtout, de manger moins de viande.
Le bon sens de cette nouvelle pyramide alimentaire semble clair au vu du caractère interdépendant de la santé et de l’environnement. Beaucoup d’aliments nocifs pour la santé le sont également pour la planète. Et on sait que la pollution et le réchauffement climatique vont impacter négativement la santé et la vie des populations.
On pourrait même pousser plus avant le caractère transversal des recommandations alimentaires, en y incluant par exemple aussi des aspects de protection des travailleurs et de respect des animaux. À propos de ce dernier exemple, on conseille en effet souvent de consommer moins de viande rouge, au profit du poisson ou de la volaille. Mais comme l’écrit l’auteur et conférencier Tobias Leenaert dans un article d’opinion publié jeudi dans De Morgen, il faut tuer environ 200 poulets pour avoir le même volume de viande que l’on obtient en abattant un bovin. Ce sont donc 200 fois plus de vies animales sacrifiées. En outre, la quasi-totalité des quelque 300 millions de poulets abattus chaque année en Belgique sont élevés dans des conditions ultra intensives. Ces conditions de souffrance pour ces oiseaux sont d’ailleurs propices à l’émergence de nouvelles zoonoses. On voit ici aussi que la santé humaine n’est jamais loin.
Madame la Ministre-Présidente, en Région bruxelloise, la stratégie Good Food – actuellement en phase de réactualisation – tisse déjà un lien entre la santé et l’environnement à plusieurs égards, notamment dans le cadre scolaire, et on peut à nouveau le saluer. Pourriez-vous indiquer dans quelle mesure votre Gouvernement, dans le cadre de ses compétences de promotion de la santé, participe à l’élaboration de la stratégie Good Food 2.0 ?
L’année dernière, vous aviez indiqué qu’une révision du Plan stratégique de promotion de la santé était prévu pour fin 2022. Pourriez-vous faire le point sur cette révision ? Des contacts ont-ils lieu avec vos homologues flamands, notamment au sein du Vlaams Instituut Gezond Leven ? Dans le cadre de cette politique, le Gouvernement de la Cocof a-t-il envisagé de mettre l’accent sur la corrélation entre l’alimentation, la santé et l’environnement, voire avec d’autres aspects comme le bien-être animal et la protection des travailleurs, en suivant un peu l’esprit de la théorie du Donut, que vous promouvez à la Région ?
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