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Le bois du Calevoet menacé de destruction

Question orale adressée le 5 janvier 2024 à la Secrétaire d'État bruxelloise en charge de l'urbanisme, concernant le projet d'urbanisation du bois de Calevoet. Pour lire l'intégralité des échanges, cliquez sur ce lien.


La chaussée d'Alsemberg, jouxtant le bois du Calevoet

À Uccle, le bois de Calevoet, qu’on appelle aussi la zone Coba Pauwels, est un petit espace de nature de 7.000 m², qui présente néanmoins un grand intérêt face aux défis auxquels la Région est confrontée en matière de dérèglement climatique et de perte de la biodiversité. Clôturé, le site est en effet préservé de l’activité humaine depuis des décennies. Aujourd’hui, il se caractérise par un remarquable petit massif d’arbres, qui offre une zone de refuge à de nombreuses espèces d’animaux tels que des renards, des écureuils roux, des batraciens ainsi qu’une variété d’oiseaux et de chauves-souris.


En ce sens, le bois constitue incontestablement un habitat pour de nombreuses espèces indigènes, dont la destruction ou l’endommagement sont formellement interdits en vertu de l’ordonnance bruxelloise relative à la conservation de la nature. La zone occupe par ailleurs une place importante dans le maillage vert, puisqu’elle se situe en lisière du Keyenbempt et qu’elle jouxte la réserve Natura 2000 du Kinsendael. Pourtant, le plan régional d'affectation du sol (PRAS) inscrit toujours le site, dont la Région bruxelloise est propriétaire, parmi les zones d’équipements d’intérêt collectif ou de service public.


Dans ce cadre, la SFAR mène actuellement un projet d’urbanisation visant à bétonner la zone, afin d'y construire quatre immeubles comptant 59 logements sociaux ainsi qu’un parking. Selon la version actuelle du projet, 75 % de l’habitat boisé serait détruit et 106 arbres, abattus. L’enquête publique portant sur le permis d’urbanisme de ce projet s’est tenue entre le 6 novembre et le 5 décembre 2023, et une commission de concertation a été fixée le 20 décembre. En parallèle, l’annonce du projet a donné lieu à une importante mobilisation des riverains. À l’heure d’écrire cette question, près de 3.000 personnes ont signé, en l’espace de quelques jours seulement, une pétition s’opposant à l’urbanisation du bois de Calevoet.


Les opposants au projet ont fait valoir plusieurs arguments. Premièrement, la bétonisation du site s'oppose frontalement à l'engagement récemment pris par votre gouvernement de protéger la biodiversité sur 25 % de son territoire à l'horizon 2030. Ensuite, le projet apparaît obsolète au regard des travaux de désartificialisation des sols et de préservation des îlots de fraîcheur que la Région doit mener en vue d’une meilleure adaptation au dérèglement climatique.


Dans la presse, l'une des opposantes a par ailleurs souligné que le désaccord des riverains n'est nullement lié à la création de logements sociaux, dont tout le monde reconnaît la nécessité. Mais, comme c'est d'ailleurs le cas dans de nombreux autres projets urbanistiques de la Région, la question centrale est la volonté de votre gouvernement d'opposer régulièrement le besoin en espaces de nature préservée et le besoin en logements sociaux et abordables.


Madame la Secrétaire d’État, pouvez-vous présenter les résultats de l'enquête publique qui s'est clôturée le 5 décembre dernier ?


Comment s'intègre le projet d'urbanisation du bois de Calevoet dans la politique que doit mener la Région en matière de protection de la biodiversité sur son territoire ?


Quelles actions précises ont-elles été menées par les administrations concernées en vue de trouver des pistes de construction de logements sociaux dans les environs du bois de Calevoet, sans devoir sacrifier celui-ci ?


Dans ce cadre, qu'en est-il des 215 bâtiments à contrôler en priorité qu'avait identifiés à Uccle le cadastre régional des logements présumés inoccupés ? Quelles possibilités de reconversion de bureaux en logements par des opérateurs immobiliers publics ont-elles été identifiées ?

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