Question orale adressée le 15 février 2022 au Ministre-Président de la Région bruxelloise, concernant la vente et l'utilisation de feux d'artifice. Pour lire l'intégralité des échanges, cliquez sur ce lien.
S’ils étaient jadis exclusivement présentés sous un jour favorable, les feux d’artifice font débat depuis quelques années maintenant, en raison des nombreux dangers et nuisances qu’ils occasionnent.
Ces problèmes sont donc aujourd’hui connus, et nous sommes de plus en plus nombreux à considérer que les risques l’emportent sur le plaisir que les feux d’artifice peuvent procurer. Citons par exemple les graves accidents qu’ils provoquent chaque année ; les nuisances sonores pour les personnes sensibles au bruit, a fortiori celles touchées par un trouble de stress post-traumatique ; la dégradation de l’environnement en raison des particules fines et des métaux lourds libérés lors de l’explosion ; ou encore la panique généralisée que les détonations engendrent chez les animaux sauvages comme domestiques.
Près de chez nous, le tir de feux d’artifice lors des dernières fêtes de fin d’année s’est d’ailleurs soldé sur de lourds bilans. Pour ne citer que quelques exemples : aux Pays-Bas, un jeune garçon de 12 ans a été tué par une explosion et un homme a perdu un pied ; dans des communes de Flandre et de Wallonie, plusieurs chevaux sont décédés de panique ; et la presse a également relaté le cas d’un chien écrasé par une voiture à Libramont après avoir pris la fuite sous le coup de la peur.
Ces dangers, votre Gouvernement semble en avoir conscience puisqu’avant les fêtes, vous avez adopté un arrêté prévoyant l’interdiction de détenir et de transporter des pétards et feux d’artifices en Région bruxelloise du 23 décembre au 9 janvier derniers. Une mesure qui s’est donc ajoutée à l’interdiction de faire usage de pièces d’artifice et de pétards inscrite au Règlement général de police commun aux 19 communes.
Mais sans grande surprise, ces mesures superposées ne semblent malheureusement pas avoir eu beaucoup d’effet. Avant le Nouvel An, la presse relatait déjà les bons chiffres de vente des artificiers à Bruxelles, et annonçait une nuit chahutée tant pour les Bruxellois que pour les policiers. Et ce, malgré aussi la décision prise par les trois bourgmestres de la zone de police de Bruxelles-Midi d’interdire l’utilisation, la possession, mais aussi la vente de pétards et de feux d’artifice jusqu’au 6 février 2022.
Lors du réveillon, les tirs de pièces d’artifice n’ont donc pas manqué à Bruxelles. La porte-parole de la zone de police Bruxelles-Ixelles a indiqué à la presse que les services se sont rapidement rendu compte que les interdictions ne seraient pas respectées.
On peut donc estimer que la seule façon d’obtenir une évolution positive pour les années à venir est de parvenir à une interdiction généralisée de la vente de pièces d’artifice à l’échelle régionale, mais aussi dans tout le pays, comme le demande d’ailleurs une pétition citoyenne signée par 26.000 personnes. C’est également l’avis de plusieurs bourgmestres de la province du Limbourg, qui ont lancé un appel début janvier pour interdire la vente de feux d’artifice aux particuliers, en raison des problèmes de souffrance animale, de vandalisme et d’accidents.
Monsieur le Ministre-Président,
Pourriez-vous présenter un bilan des feux d’artifice tirés illégalement à Bruxelles pendant les fêtes, et des éventuels accidents qu’ils ont provoqués chez des humains ou des animaux ?
Une évolution dans l’utilisation de feux d’artifice a-t-elle été observée dans la Région par rapport à l’année dernière ?
Quel bilan tirez-vous de l’arrêté interdisant la détention et le transport de pétards et feux d’artifices du 23 décembre au 9 janvier ?
Quelle est la position du Gouvernement bruxellois sur une interdiction généralisée de la vente de feux d’artifice et de pétards sur l’ensemble du territoire de la Région ? Des initiatives ont-elles été prises dans ce sens ? Des contacts ont-ils eu lieu avec les communes, les deux autres régions et le niveau fédéral à ce sujet ?