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Statistiques expérimentation animale 2022 : « Les données révèlent une véritable hécatombe »

Demande d'explications adressée le 13 décembre 2023 au Ministre bruxellois du Bien-être animal, concernant « concernant les statistiques de 2022 relatives aux animaux de laboratoire ». Pour lire l'intégralité des échanges, cliquez sur ce lien.



En avril 2022, je vous adressais une question écrite relative aux animaux de laboratoire, et plus spécifiquement au nombre d’entre eux qui sont tués sans avoir été utilisés pour une expérience. En effet, il ressortait d'un rapport de la Commission européenne que, chaque année, plus de 12 millions d’animaux sont mis au monde, puis mis à mort sans avoir été soumis à des tests. Ce nombre est, à lui seul, deux fois plus élevé que celui des animaux utilisés à des fins expérimentales.


Le rapport explique que les animaux non utilisés sont tués soit pour prélever leurs organes ou tissus, soit parce qu’il s’agit d’animaux servant à la reproduction, ou encore parce qu’ils « ne conviennent pas à des fins scientifiques ».


Dans ma question, je vous demandais pourquoi de telles statistiques étaient connues et publiées à l’échelle européenne, mais pas dans notre Région. Il me semblait en effet que, si le nombre réel d’animaux morts dans les laboratoires bruxellois était en réalité trois fois plus élevé que ce que laissaient transparaître les statistiques publiées par Bruxelles Environnement, nous avions le droit de le savoir.


En réponse, vous m’avez indiqué qu’à l’avenir, ces données seraient reprises dans les statistiques bruxelloises, puisque c'est désormais obligatoire. De fait, les chiffres de l’expérimentation animale pour l’année 2022, disponibles sur le site de Bruxelles Environnement depuis novembre 2023, sont plus complets et reprennent le nombre d’animaux mis à mort sans avoir été utilisés pour une expérience.


Je retiens trois points principaux de ces dernières statistiques.


Premièrement, comme nous pouvions le craindre, les données révèlent une véritable hécatombe. En 2022, 133.693 individus ont perdu la vie dans les laboratoires bruxellois sans avoir été utilisés dans une procédure scientifique. Le rapport statistique indique que 87 % d’entre eux étaient destinés à maintenir une lignée génétiquement modifiée. Ce chiffre et ce pourcentage ont de quoi interpeller.


Deuxièmement, les données nous apprennent que 51.545 animaux ont encore été soumis à des expériences dans les laboratoires de la Région. Il s'agit essentiellement de rongeurs dans le cadre de la recherche fondamentale. Ce sont environ 4.000 individus en moins que l’année précédente, ce qui est une relative bonne nouvelle. Nous sommes toutefois loin de l’importante baisse de 20.000 individus enregistrée entre 2018 et 2019. Comme je l’ai déjà exprimé par le passé, je crains que nous constations une relative stagnation des chiffres.


Troisièmement, comme les années précédentes, plus d'un quart des animaux utilisés ont subi un niveau de douleur euphémiquement qualifié de « sévère » ou de « sans réveil », de l’aveu même des chercheurs. Ce ratio continue de placer Bruxelles et la Belgique parmi les mauvais élèves en la matière.

Monsieur le Ministre, à la mi-novembre, vous avez annoncé l’attribution à l’UCLouvain d’un subside de 55.000 euros pour la recherche de méthodes alternatives dans le cadre de traitements contre le cancer. Comme chaque année, je salue cette démarche, mais souhaiterais néanmoins vous poser quelques questions.


Depuis l’existence de ce subside pour la recherche de méthodes alternatives, les fonds étaient attribués à la VUB. Quelle est la raison de ce changement d’université ? Pourriez-vous présenter les résultats notables enregistrés par la VUB grâce aux subsides régionaux qu’elle a reçus entre 2015 et 2023 ?


Quelles actions sont éventuellement menées pour réduire le nombre d’animaux morts sans avoir été utilisés dans une expérience ? Selon les laboratoires bruxellois, plus de 100.000 de ces animaux étaient destinés à maintenir une lignée génétiquement modifiée. Comment vous assurez-vous de la réelle nécessité de tuer autant d’animaux ?


Dans votre communiqué de novembre dernier, vous avez indiqué que, si le nombre d'animaux soumis à des expériences a baissé ces dix dernières années, il reste encore trop élevé. Je ne peux que partager ce constat. Dans quelle mesure analysez-vous les causes des diminutions enregistrées par le passé pour savoir comment accentuer cette tendance ? Des mesures sont-elles étudiées pour diminuer la part des animaux soumis à des douleurs sévères ?


Enfin, la Commission européenne a établi une nouvelle base de données - Alures - servant à la publication des statistiques de l’ensemble des États membres sur l’utilisation des animaux à des fins scientifiques, mais les dernières données disponibles concernent l’année 2020. Pourquoi les statistiques plus récentes ne sontelles pas publiées ?


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