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Stop à l'élevage de races hypertypées !

Question orale adressée le 25 octobre 2023 au Ministre en charge du Bien-être animal, concernant la problématique des animaux hypertypés. Pour lire l'intégralité des échanges, cliquez sur ce lien.

La question des chiens et des chats hypertypés est un sujet qui revient régulièrement dans notre parlement. En effet, il s’agit déjà de ma troisième intervention sur le sujet ; mon collègue Jonathan de Patoul vous a, lui aussi, adressé cette question trois fois ; et le Conseil bruxellois du bien-être animal a déjà rendu deux avis sur cette problématique.


Et pour cause, nous attendons toujours une mesure forte de votre part contre la souffrance des animaux concernés.


Pour rappel, dans le cadre d’élevage d’animaux, un hypertype est le résultat d’un processus de sélection génétique qui correspond à l’accentuation, à l’extrême, de certains traits caractéristiques de la race. On objectifie ainsi ces êtres vivants, dont les traits physiques correspondent à des critères esthétiques recherchés par les consommateurs, qui suivent généralement l’effet de mode. Derrière cette sélection, il y a bien sûr l’intérêt pécuniaire, puisque l’objectif est de vendre un « produit » le plus rentable possible.


Or, dans beaucoup de cas, cette sélection génétique entraîne de graves problèmes de bien-être et de santé pour ces animaux. Si, d’une manière générale, les pratiques d’élevage dans leur ensemble doivent être remises en cause sur le plan éthique dans la mesure où nos refuges débordent, c’est d’autant plus le cas des élevages de races hypertypées, compte tenu des souffrances endurées par les animaux.


En septembre 2022, le Conseil bruxellois du bien-être animal a justement rendu un avis sur la problématique des problèmes de santé héréditaires des races hypertypées et, le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il est controversé. En effet, une partie des membres du Conseil, composée principalement du représentant des éleveurs et du représentant des commerçants d’animaux de compagnie, n’est, sans grande surprise, pas favorable à une interdiction de l’élevage de certaines races hypertypés, et vous propose à la place une solution qu’on peut qualifier de très alambiquée.


L’idée serait ainsi de faire des combinaisons d'animaux géniteurs en suivant un programme d'élevage validé par des experts scientifiques, ce qui imposerait la publication de tests génétiques sur une base de données, et bien sûr en s’assurant que cette politique soit précisément menée de façon similaire dans les trois régions du pays. Autant dire que cette solution très complexe n’a pratiquement aucune chance de voir le jour, et qu’en attendant, les animaux hypertypés continueront de souffrir.


En revanche, une autre partie des membres du Conseil a une toute autre opinion. En l'occurrence, il s’agit de ceux qui sont confrontés à la réalité des animaux sur le terrain, à savoir les refuges et les associations pour animaux, mais aussi le Conseil régional francophone de l’Ordre des Médecins Vétérinaires. Ceux-là sont en faveur d’une mesure bien plus simple et efficace, c’est-à-dire l’interdiction pure et simple de l’élevage des races les plus problématiques. Ces membres ont publié des avis minoritaires qui relaient cette attente de leur part.


Malheureusement, cette voie n’est pas celle que vous semblez vouloir suivre, puisque dans votre réponse à la dernière question de Jonathan de Patoul, vous nous avez informés que vous aviez pris contact avec les deux autres régions et que vous attendiez une réponse de leur part.


Mes questions sont les suivantes :

  1. Depuis lors, quels ont été vos contacts avec les ministres des deux autres Régions ?

  2. Avez-vous eu l’occasion d’échanger sur le sujet avec les membres du Conseil qui ont émis des avis minoritaires, pour qu’ils exposent leur point de vue ?

  3. Pensez-vous toujours que la solution présentée dans l’avis majoritaire soit une option réaliste pour mettre un terme aux douleurs des animaux hypertypés ? Si oui, avez-vous déjà décidé d’un programme et d’un calendrier de mise en œuvre ?

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