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Venir en aide aux animaux sauvages blessés est un parcours semé d'embûches

Question orale de Madame Victoria Austraet adressée à M. Alain Maron, Ministre en charge de l’Environnement, concernant « les soins vétérinaires urgents à destination de la faune sauvage ». Pour lire l'intégralité des échanges, cliquez sur ce lien.

Les amis des animaux se sont certainement tous retrouvés un jour dans la situation où ils découvrent un animal sauvage en détresse, sans savoir comment lui venir en aide ni vers qui se tourner. Il s’agit souvent de cas urgents : par exemple un pigeon, un renard ou un autre animal sauvage percuté par une voiture.


L’Ordonnance de 2012 relative à la conservation de la nature nous apprend que les animaux sauvages indigènes sont strictement protégés. Son article 68 nous précise que cette protection stricte implique notamment l’interdiction de transporter lesdits animaux. Une exception est prévue à cette interdiction, au §2, 2°, lorsque des soins sont nécessaires, je cite : « pour le transport d'une espèce blessée ou abandonnée vers un centre de revalidation, agréé conformément à la loi du 14 août 1986 relative à la protection et au bien-être animal, ou un vétérinaire ».


Le seul centre de revalidation de la faune sauvage en Région bruxelloise est la Ligue royale belge pour la Protection des Oiseaux. On apprend sur son site Internet que s’il s’agit d’un animal dangereux ou coincé, il est possible de faire appel au service des pompiers. Cette information, pourtant importante, n'apparaît ni sur le site de Bruxelles Environnement (qui, pour le reste, est pourtant relativement complet et instructif) ni sur le site du SIAMU.


En pratique, prenons l’exemple du renard. Afin de partager au mieux l’espace public avec notre espèce envahissante, le renard a adopté en ville un mode de vie nocturne. Les accidents surviennent donc généralement à la tombée de la nuit.


Malheureusement et faute de moyens et de personnel, la Ligue ne dispose pas d’un service de garde vétérinaire ouvert 24h/24. Lorsqu’on se retrouve avec un renard ou un autre animal sauvage blessé sur les bras, il reste alors la deuxième option : une clinique vétérinaire qui s’occupe des urgences.


Or, plusieurs témoignages en ligne nous informent que les cliniques appelées dans ces cas-là refusent souvent de prendre en charge ces animaux, en disant ne pas être habilitées par la Région pour soigner une espèce sauvage. On se retrouve alors dans une situation absurde où la protection stricte dont bénéficient les animaux sauvages indigènes se retourne contre eux.


En résumé, au manque de clarté et d’accessibilité des informations sur la marche à suivre s’ajoute le parcours du combattant lorsque le centre de revalidation est fermé et que les centres vétérinaires refusent de soigner des animaux sauvages dans le besoin.


Un autre problème s’ajoute pour les animaux sauvages agonisant en forêt, suite par exemple à l’attaque d’un chien non tenu en laisse. Dans le passé, les gardes forestiers utilisaient leur arme à feu pour abréger le plus rapidement possible les souffrances de l’animal. À Bruxelles, les gardes forestiers n’étant plus autorisés à porter une arme à feu, ceux-ci se voient contraints, dans ce type de situation, à :

  • soit appeler un vétérinaire, qui prendra potentiellement beaucoup de temps à arriver sur place ;

  • soit à égorger l’animal avec une arme blanche.

Autant dire qu’une fois de plus, les animaux n’en sortent pas gagnants, puisque dans les faits, ces animaux vivent une agonie prolongée.


Mes questions sont donc les suivantes :

  • Le Gouvernement a-t-il envisagé de développer davantage les informations disponibles sur le site de Bruxelles Environnement, afin de mieux renseigner les citoyens qui découvrent un animal sauvage blessé ?

  • Le Gouvernement mène-t-il des opérations de communication et de contact auprès des vétérinaires et du SIAMU afin d’avoir un aperçu des capacités de la Région à soigner des espèces sauvages ? A-t-il identifié des carences à ce propos ?

  • Le Gouvernement a-t-il mené une réflexion sur la possibilité de prévoir une liste de vétérinaires de garde à même de soigner des animaux sauvages blessés sur le territoire de la Région ?

  • Une solution visant à abréger le plus rapidement possible les souffrances des animaux sauvages en forêt, en concertation avec les gardes forestiers, est-elle à l’étude ? Comme par exemple la possibilité de permettre aux gardes forestiers de détenir et d’utiliser des produits vétérinaires afin de procéder à l’euthanasie, après formation.

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